Aujourd'hui, je voulais parler tatouages !
Bon, alors je vous plante tout de suite le décor : je ne suis pas tatouée et je n'ai même pas l'intention immédiate de sauter le pas !
J'y ai souvent pensé, c'est vrai. J'ai réfléchi à un motif et à un endroit qui vieillit "bien" pour qu'il reste joli dans le temps. Et puis, un peu comme quand on a repéré un nouveau meuble de salon magnifiiiique mais hors de prix, on se dit que si dans quelques mois on en a encore très envie c'est que c'est un achat qu'on ne regrettera pas ! Bon et là, avec mon histoire de tatouage vous comprendrez que je n'ai jamais atteint ce niveau de satisfaction ! Et peut être que je ne l'attendrai jamais... Un peu flippée ? Peut-être... N'empêche que j'ai une certaine fascination pour les tatouages et leurs esthétiques, et ce n'est donc pas parce que je n'en porte pas et que je n'y connais pas grand chose, que je n'ai pas le droit d'en parler ! (na !).
C'est plutôt marrant parce qu'il y a quelques années, les tatouages, je détestais ça. Je ne trouvais pas ça forcément jolis ces petits kikis* sur la cheville ou l'omoplate. Je n'en pouvais plus de voir toujours ces mêmes tatouages tribaux sur les plages et je pensais comme tout le monde "baaah mais quand il sera vieux, son tatouage il va pendouiller et il sera tout moche ! ". Aigrie va ! (Je parle à mon moi d'il y a 10 ans là !).
* kiki(s) : Nom commun de mon vocabulaire courant, pouvant s'employer pour désigner à peu près tout et n'importe quoi!
Bref, et puis un jour, je les ai (enfin) vu autrement !
Je les ai vus comme de véritables ornements, certains ayant même une réelle dimension artistique. De superbes pièces travaillées par des artistes. Il n'y a pas d'autres mots. Les nuances dans les couleurs, les jeux de transparence, le graphisme en lui même. Ça me fascine. Avoir un peu d'art sur soi, oui, je trouve que ça rend la peau jolie.
Mais pas que ! Parce qu'on a le droit aussi d'avoir juste un petit kiki sur l'omoplate. Tant qu'il a un sens. Profond. Ou pas. Je suis touchée lorsque l'on m'explique que ce mini tatouage fait référence à une histoire personnelle, un événement marquant, un tournant dans sa vie. Qu'il rappelle le métier de sa grand-mère tant admirée, qu'il témoigne d'une maladie combattue, qu'il fige un lien familial éternel. Même les tatouages mystiques protecteurs, ils me plaisent bien :).
Bref, je les vois aujourd'hui comme des ornements, le signe d'une identité ou la trace d'une étape marquante. Et en y réfléchissant bien, ces symboliques du tatouage, elles ont toujours existé dans l'histoire.
Je ne vous apprends rien si je vous dis que quel que soit le continent, les tatouages ont toujours existé : en Polynésie (ah le tatouage tribal !!!), en Amérique chez les Indiens ou les Mayas, en Afrique, au Maghreb (les tribus Berbères), en Asie (les Yakusas !)... A chaque fois, le tatouage a été une manière d'embellir, de marquer son identité, de symboliser une étape importante dans une vie, un rite de passage ou encore de servir de protection. Une certaine continuité donc, avec nos tatouages contemporains.
Mais si je parle des tatouages ancestraux et traditionnels au passé, c'est qu'ils sont plutôt mal vus aujourd'hui. Comme la trace d'une culture primitive un peu ringarde que l'on voudrait effacer.
Ma grand-mère, d'origine algérienne avait ce fameux trait bleu sur le visage. Je ne connais pas bien son histoire mais je sais qu'elle en avait beaucoup effacé l'intensité à son arrivée en France. Il en restait une légère trace presque transparente dont j'arrivai à deviner la présence. Je me rappelle vaguement que mon arrière grand-mère avait d'autres motifs tatoués, mais je ne me souviens pas distinctement lesquels, ni leur symbolique. Aujourd'hui au Maghreb, les femmes ne se font quasiment plus tatouer et j'en comprends tout à fait les raisons mais je trouve juste un peu triste que ces traditions qui ont pourtant traversées des milliers d'années disparaissent comme le trait bleu sur le visage de ma grand-mère.
Je suis tombée sur Arte, sur un superbe reportage sur Manel Mahdouani, jeune tatoueuse tunisienne qui aimerait réhabiliter le tatouage amazigh (berbère) et qui surtout fait un gros travail de recensement sur ces symboles et ornements d'une autre époque. Ces rencontres avec ces vieilles femmes tunisiennes sont vraiment touchantes.
Je suis tombée sur Arte, sur un superbe reportage sur Manel Mahdouani, jeune tatoueuse tunisienne qui aimerait réhabiliter le tatouage amazigh (berbère) et qui surtout fait un gros travail de recensement sur ces symboles et ornements d'une autre époque. Ces rencontres avec ces vieilles femmes tunisiennes sont vraiment touchantes.
Bref comme je le mettais plus haut, je ne suis pas encore prête à sauter le pas, mais cela ne m'empêche pas, Instagram aidant bien, de me faire une petite sélection de tatoueurs dont j'aime bien l'univers. Et en tête arrive Mariusz Trubisz.
Il s'agit d'un tatoueur Polonais dont les tatouages diffusent une certaine poésie. Le trait, les couleurs, dégagent beaucoup de douceur. C'est simple, j'adore absolument tout son compte Instagram.
L'oiseau, Franck Soler
C'est un tatoueur hyper connu mais c'est aussi un artiste peintre et j'ai envie de dire que cela se voit sur ces tatouages ! L'impression qu'il crayonne des esquisses sur la peau. Impressionnant.
Enfin, une dame, Alix Ge. Elle s'inspire beaucoup de l'Art Nouveau et de l'art Japonais, avec des couleurs très profondes, des lignes très franches.
Voilà, voilà. Ça me donne presque envie d'y réfléchir de nouveau, au tatouage ...